Voyage au coeur de l'Hexagone
Notre série de Vuarnet Days continue avec Romain Charrier, un jeune photographe indépendant de 24 ans. Passionné par la nature qui l’entoure, il est récemment parti sillonner les routes de France avec comme seul objectif d’explorer les régions qu’il traversait. Des Gorges du Verdon aux Alpes du Nord, retour sur ce voyage au coeur de l’hexagone.
Photo crédit: Romain Charrier
Bonjour, Romain, peux-tu te présenter en quelques mots?
Bonjour, j’ai 24 ans et je suis né dans la région nantaise. Je suis photographe, passionné de nature depuis mon plus jeune âge et je suis en permanence à la recherche de nouvelles aventures photographiques essentiellement autour du paysage, de l’exploration et du portrait.
Si je ne me trompe pas, tu as réellement commencé la photographie après un voyage au Cambodge, quel a été l’élément déclencheur?
Mon intérêt pour la photographie est né grâce à mon père, qui est lui-même photographe de passion. Il m’a beaucoup appris au fil du temps. Ensuite, je suppose que ma soif de découverte et ma curiosité ont fait le reste.
Ce voyage de 2014 au Cambodge m’a permis de découvrir pour la première fois un autre continent, une culture et une mentalité différente. C’était vraiment quelque chose de nouveau pour moi, car je n’avais jamais quitté l’Europe auparavant.
D’autant que les paysages cambodgiens sont d’une incroyable beauté, bien qu’extrêmement pollués par endroit. Il n’y a malheureusement peu ou pas de sensibilisation écologique dans ces régions, mais la diversité est réelle : montagnes, jungle, lacs, mer, et des habitants d’une chaleur humaine si précieuse à mes yeux… un endroit parfait pour un dépaysement total.
L’élément déclencheur a bien été ce voyage au Cambodge, mais l’élément qui a confirmé ces ambitions fut mon premier voyage en Islande où j’ai vécu un certain moment. C’est là-bas que j’ai réellement développé mon approche photographique en explorant énormément. C’est à ce moment-là que j’ai réalisé que j’allais tout faire pour réaliser mon rêve et tenter ma chance dans le monde de la photographie.
La nature et les paysages occupent une place prépondérante dans ton travail, qu’est-ce que cela représente pour toi?
Oui… J’ai toujours eu une relation très particulière avec la nature, elle constitue le seul endroit où je peux m’épanouir pleinement. Je ne suis pas vraiment un citadin, amateur de grosses villes. Ce que j’aime typiquement, c’est partir avec mon matériel pour camper, explorer, randonner, et immortaliser un moment au travers d’un cliché. À mes yeux la nature est une force supérieure et il est primordial d’en prendre soin.
La nature et les paysages occupent une place prépondérante dans ton travail, qu’est-ce que cela représente pour toi?
Oui… J’ai toujours eu une relation très particulière avec la nature, elle constitue le seul endroit où je peux m’épanouir pleinement. Je ne suis pas vraiment un citadin, amateur de grosses villes. Ce que j’aime typiquement, c’est partir avec mon matériel pour camper, explorer, randonner, et immortaliser un moment au travers d’un cliché. À mes yeux la nature est une force supérieure et il est primordial d’en prendre soin.
Lorsque tu sélectionnes une nouvelle destination, quels sont les critères les plus importants pour toi?
Planifier sans trop planifier est d’après moi la clé du succès.
Une chose importante est de « sentir » l’endroit avant de s’y rendre. Lorsque je planifie un road trip, l’idée est de sélectionner les lieux où je veux me rendre sur une carte au préalable. Une fois sur place j’essaie d’éviter au maximum les flux touristiques, en me levant très tôt le matin ou en veillant davantage le soir par exemple.
Planifier d’avoir telle luminosité à tel moment plutôt qu’un autre est impossible, je m’adapte donc au mieux et j’avise le moment venu. L’élément le plus important selon moi est de se trouver en phase avec le paysage qui s’étend en face de toi à un instant donné. Je peux y passer 10 minutes comme 4 heures en fonction du lieu à attendre le moment parfait.
Pour ce Vuarnet Day, tu es parti en road trip à travers la France, peux-tu nous en dire plus sur ton voyage?
Effectivement je suis parti avec un ami dans différentes régions en France. Le concept était simple : 7 jours, une voiture, une tente, notre matériel photo et des destinations cochées sur une carte. Nous avons parcouru de nombreux kilomètres en empruntant uniquement des routes nationales et départementales, aucune autoroute. L’objectif était de pouvoir s’imprégner à part entière de l’atmosphère d’un lieu ou d’un village.
Nous avons donc commencé par les Gorges du Tarn, les Gorges de l’Ardèche puis les Gorges du Verdon et les Ocres de Rustrel. Avant de poursuivre vers les Pré-Alpes en explorant une partie du Vercors, et enfin les Alpes, en nous basant près de Chamonix durant 2 jours. L’objectif était ensuite d’aller explorer le Val d’Aoste italien que je connaissais déjà personnellement.
En bref, de nombreux kilomètres tout en prenant notre temps pour découvrir chaque endroit comme nous le désirions. Partager, marcher, camper et rechercher ce moment de plénitude dans la nature. C’est ce que je recherche à chaque voyage, car c’est de cette façon que la vie prend sens à mes yeux.
Quel est lieu qui t’a le plus impressionné?
Difficile à dire, mais je dirais que ce qui m’a le plus marqué est notre passage dans le Luberon et le Verdon. Des Gorges d’une taille démentielle. Un vide abyssal à en couper le souffle à certains endroits. Vraiment incroyable.
À l’heure actuelle, la plupart des photographes d’aventures se tournent vers l’Alaska, l’Islande où la Patagonie lorsqu’ils vont explorer un nouveau lieu? Crois-tu que les paysages français puissent rivaliser avec ces destinations?
La question est difficile, car chaque pays a ses merveilles…
L’Islande est extraordinairement belle et m’a beaucoup marqué par exemple, malgré un flux touristique très croissant depuis certaines années. Aujourd’hui, j’estime que c’est plus compliqué qu’auparavant pour se retrouver seul à un endroit, de par l’essor des réseaux sociaux et la puissance médiatique qui nous entoure. J’avoue que l’Alaska et la Patagonie constituent des destinations que j’ai toujours eu en tête, mais je n’ai pas encore eu l’opportunité de m’y rendre.
Cependant, la France a elle aussi ses beautés. C’est un pays magnifique, très divers et très varié dans ses paysages. Les rivières, fleuves et lacs y sont abondants, les forêts sont massives, il y a des régions humides et des régions plus sèches ; sans oublier la montagne et la mer. La France est riche et très diversifiée. En réalité, nous avons beaucoup de beaux endroits pour réaliser de belles activités et pour y passer du bon temps.
J’aime beaucoup l’idée de se dire que dans chaque pays, on peut avoir l’impression de se retrouver quelque part ailleurs dans le monde : Vaucluse (France) vs Colorado (États-Unis), Islande vs Nouvelle-Zélande, Bretagne vs Irlande, etc. Il est impossible de comparer un endroit à un autre à mes yeux… Pour autant, bien sûr que la France regorge d’endroits magnifiques et qu’elle peut « rivaliser » avec d’autres destinations.
Quels sont tes futurs projets, tes prochains voyages?
Je me rends à nouveau en Islande durant juin et juillet prochains pour une mission photographique. J’essaierai également d’explorer certains endroits avant et après cela : Auvergne, Bretagne, Suisse, Italie, Autriche… Par la suite, j’ai de nombreuses destinations en tête qui se concrétiseront selon l’avancée de mes différents projets. J’aimerais me rendre en Scandinavie à l’automne prochain peut-être ; et j’ai également pour but de réaliser un road trip en Europe, de retourner sur le continent américain et de découvrir le continent africain également…
Enfin, peux-tu nous décrire ce que serait ton Vuarnet Day?
Mon Vuarnet Day est un voyage, je découvre différents endroits, j’explore, je rencontre, je partage, je m’y épanouis et je fais tout pour me sentir en osmose avec les paysages qui m’entourent.