Tara Expéditions
Depuis 2003, Tara Expédition sillonne les océans en faveur de la recherche et de l’environnement. Initiative française reconnue d’utilité publique, cette fondation organise des expéditions pour étudier et comprendre l’impact des changements climatiques et de la crise écologique sur nos océans. Pour cela, l'équipage navigue à bord d’un bateau mythique, Tara, conçu en 1989 et taillé pour les conditions extrêmes. Depuis 2015, Vuarnet s’engage en faveur de cette belle initiative en tant que fournisseur officiel. Nous offrons à l'ensemble de l’équipage des paires de lunettes de soleil qui garantissent la meilleure protection pour leurs yeux. Aujourd’hui nous avons eu la chance de poser quelques questions à Romain Troublé, directeur général de la Fondation.
Crédits Photos: Tara Expéditions - Noelie Pansiot
Bonjour, Romain, on est très heureux de vous retrouver et de prendre des nouvelles du bateau. Pour ceux qui nous suivent depuis peu de temps, pourriez-vous revenir rapidement sur ce qu’est la Fondation Tara Expéditions?
Le programme Tara a été créé en 2003 et est devenu une Fondation en 2016. Aujourd’hui, elle est la seule fondation française reconnue d’utilité publique, consacrée à l’Océan. A la Fondation, nous encourageons une science de l’Océan ouverte, innovante et inédite devant permettre de prédire, d’anticiper et de mieux préparer l’avenir. Il s’agit à la fois d’une grande aventure scientifique et humaine. Nous utilisons cette expertise scientifique de très haut niveau pour sensibiliser et éduquer les jeunes générations, mobiliser les décideurs politiques et permettre aux pays en développement d’accéder à ces nouvelles connaissances.
Le bateau Tara, est un véritable laboratoire flottant, depuis 2003 il a parcouru près de 400 000 kilomètres, faisant escale dans plus de 60 pays lors de 11 expéditions menées en collaboration avec des laboratoires et organismes internationaux d’excellence (CNRS, CEA, EMBL, PSL, MIT, NASA…).
L’expédition en cours est consacrée à l’étude d’environ 30 récifs coralliens de l’Océan Pacifique. Elle a débuté en mai 2016 et se terminera par le retour de la goélette à Lorient le 27 octobre 2018. Tara croise pas moins de 11 fuseaux horaires à travers l’océan le plus vaste de la planète, joignant notamment les terres insulaires et les récifs les plus isolés de la planète, tout comme les côtes chinoises où nous sommes actuellement.
Quels sont les principaux enjeux d’une telle expédition?
L’objectif de l’expédition Tara Pacific est d’étudier de manière inédite la biodiversité des récifs coralliens et leur évolution face au changement climatique et aux pressions anthropiques.
Notre équipe scientifique étudie l’état de santé des récifs et leur biodiversité à différents niveaux et s’intéresse en particulier aux capacités de résistance, d’adaptation et de résilience de ces écosystèmes.
D’un point de vue écologique, pourquoi étudier les récifs coralliens est essentiel aujourd’hui?
Les récifs coralliens couvrent moins de 0,2 % des fonds océaniques mais abritent près de 30 % de la biodiversité marine connue et l’océan Pacifique concentre à lui tout seul plus de 40 % des récifs coralliens de la planète.
Leur santé est cruciale pour les différentes espèces qu’ils abritent mais aussi pour l’Homme. Par exemple, ils fournissent un moyen de subsistance par la pêche pour environ 500 millions de personnes dans le monde. De plus, la valeur des services écologiques qu’ils fournissent aux États comme la protection des côtes contre l’érosion ou le tourisme est considérable.
Affectés par le réchauffement climatique et une activité humaine locale en expansion, un grand nombre de ces récifs ont été abîmés ou ont disparu au cours de ces dernières années de façon très hétérogène. Il est donc urgent aujourd’hui d’étudier cet écosystème fragile et en danger afin de mieux le comprendre et le préserver demain.
Vous naviguez sur un bateau mythique, pouvez-vous nous en dire plus sur ce dernier?
Cette goélette aux allures de navire du futur est née de l’imagination d’ingénieurs et d’architectes pour médecin-explorateur français Jean-Louis Étienne en 1989.
L’idée originelle vouait alors le bateau nommé Antarctica, à l’époque, à relever le défi des glaces afin d’étudier les zones polaires en Antarctique. Devenue Seamaster avec le célèbre navigateur néo-zélandais Sir Peter Blake. C’est sous les couleurs de la styliste française agnès b. et d’Étienne Bourgois que le voilier fût rebaptisé TARA en 2003. Depuis il se consacre à l’environnement, à l’éducation et, désormais, à la science.
TARA mesure 36 mètres de long pour 10 mètres de large. Elle bénéficie de 16 couchages pouvant ainsi accueillir les marins et scientifiques à bord. Les scientifiques de plusieurs laboratoires internationaux se relaient régulièrement selon leur domaine d’expertise, la zone traversée et la nature des études.
La goélette est également équipée d’une cabine dédiée à la microscopie et l’informatique, d’un laboratoire sec et d’un laboratoire humide de filtration sur le pont.
Outre les marins et scientifiques, le bateau accueille durant toute l’expédition un correspondant de bord et un artiste permettant de questionner de manière originale et créative notre vision de l’Océan.
Où se trouvent-ils en ce moment? Et quelles sont les prochaines étapes?
La goélette est actuellement en Chine où elle réalisera quelques prélèvements mais également plusieurs escales et conférences à Hong-Kong, Shanghai, Xiamen et Keelung afin de sensibiliser le plus grand nombre aux enjeux de l’Océan au 21ème siècle. Des escales sont également prévues au Japon en mai et aux Etats-Unis (juillet-septembre) avant la fin de la mission à Lorient fin octobre. Tara reviendra à Paris à la fin de cette année où une série d’événements sera prévue à cette occasion.
Dernière question, quelle serait votre vision d’un Vuarnet Day?
Ma vision d’un Vuarnet Day est une journée classique où l’équipe Tara s’active sur le pont, sur et sous l’eau sous le soleil du Pacifique pour mener avec succès les recherches de la journée.
Vuarnet est fournisseur officiel de la Fondation Tara depuis 2015 et accompagne actuellement la goélette dans le Pacifique en fournissant des modèles de haute qualité à l’équipage et aux scientifiques de l’expédition.