Iceland Adventure
En plein Atlantique nord, coincée entre le Groenland et la Norvège, une petite île se détache au milieu de l’Océan. À travers un nouveau Vuarnet Day, Romain Charrier revient sur son rapport avec celle que l’on appelle la Terre de Glace.
Photos et texte: Romain Charrier
Quatre fois en trois ans, certains se diront que c’est beaucoup, mais c’est le nombre de fois que j’ai traversé l’Atlantique pour m’y rendre. C’est pourtant si peu dès lors que notre fascination pour un lieu prend le dessus. L’Islande m’a fait un effet très particulier lorsque j’y ai voyagé pour la première fois. C’était en 2015, et depuis j’y ai vécu, travaillé et exploré nombre de recoins. Un plaisir immense. En juin dernier, j’ai choisi d’y retourner pour un nouveau road trip avec comme seule envie de voyager et d’explorer. Le désir simple de découvrir de nouveaux horizons, une culture différente, de me sentir en phase avec la nature et ses incroyables paysages.
Cette aventure s’est articulée en fonction de ce que je découvrais chaque jour sur la route. Les Highlands, le nord, le sud, l’est, l’ouest. J’ai été presque partout. Je pouvais passer deux minutes comme trois jours au regard de ce que je cherchais et selon l’endroit où je me rendais. Une passion indescriptible à explorer au gré du temps, parfois si clément et parfois beaucoup trop éphémère pour saisir l’instant. C’est la raison pour laquelle je suis ce chemin et pourquoi j’ai toujours apprécié et écouté les conseils de mon père, lui même photographe de passion. Appréhendant la photographie comme la traduction d’un fragment de seconde que nous pouvons immortaliser par un simple déclenchement.
L’Islande, de par sa beauté et son incroyable diversité, m’a toujours réellement impressionnée. Les plages de sable noir, les falaises aux formes étonnantes, la mer, les rivières qui coulent, les glaciers qui craquent, les montagnes à perte de vue. Une île où l’harmonie semble parfaite et où réside une nature animale splendide et si fragile. Ce rapport fort avec la nature, celui qui dépasse parfois l’entendement selon les lumières et les images, défile sans cesse dans mon esprit.
Chaque jour en Islande est différent. Il vente (beaucoup), il pleut, il grêle, il fait beau, le brouillard apparait, puis disparait. J’ironise même à la surnommer « Windland » - la terre de vent - lorsque je me retrouve à lutter contre le vent pour une photographie. La météo joue un rôle primordial, car l’impression de traverser quatre saisons en quelques minutes est bien réelle sur cette île. Ces paysages nous transportent et on se sent parfois seul et dépourvu, loin de toute présence humaine.
Être sur une île au milieu de l’océan représente déjà quelque chose de particulier. Parcourir des centaines de kilomètres les yeux éblouis par les éléments qui nous entourent. Goûter à la douche islandaise à proximité d’une immense chute d’eau. Se faire attaquer par des oiseaux protégeant leurs nids; Passer la nuit dans la voiture sur un parking isolé et attendre que le soleil se lève pour repartir. Patienter pour le reflet du siècle. Prendre le large au milieu des fjords. Une quantité indénombrable d’expériences inoubliables.
Si grande et puissante, la nature est une force indomptable qui me surprend constamment. Elle reprend toujours ses droits quoiqu’il arrive et la découvrir par l’exploration est ma passion.
Il m’est souvent difficile d’expliquer ce que je ressens durant un moment donné. C’est pourquoi j’ai choisi de photographier ce qui m’entoure. C’est à mes yeux le moyen idéal pour communiquer, transmettre ou partager ma vision des choses.