Au coeur de l'aventure shades of Love
Il y a quelques mois, Gabriel Boulay est parti sillonner le nord de l’Inde avec l’association Shades of Love dont Vuarnet est partenaire. L’objectif ? Sensibiliser les populations vivant à très haute altitude sur l’importance de se protéger les yeux. Une riche aventure humaine dans laquelle Gabriel Boulay a pu appréhender la notion d’entraide et de solidarité.
Crédit photos: Gabriel Boulay
Bonjour, Gabriel, pourrais-tu te présenter en quelques mots ?
J’ai 21 ans et je suis originaire du Beaujolais, près de Lyon. Je travaille depuis mes 15 ans comme menuisier et en parallèle, j’ai développé ma passion pour la photographie.
Tu fais partie de l’association Shades of Love, peux-tu nous en dire plus sur cette dernière ?
Shades Of Love est une association qui a été fondée à Munich par Juergen Altmann et Niklas Huppmann. Elle a pour objectif de venir en aide aux populations vivant à très haute altitude, dans la chaîne de l’Himalaya ou de la Cordillère des Andes et de les sensibiliser sur l’importance de se protéger les yeux.
L’association fait de la prévention en expliquant les risques de l’exposition aux UV et en leur distribuant des lunettes de soleil. Nous mettons en place des campagnes de sensibilisation accompagnées de médecins spécialistes. A l’avenir, nous aimerions également organiser des campagnes d’opération de la cataracte, un problème récurrent là-bas.
Pourquoi avoir choisi cette association en particulier ?
Pour être honnête, je ne l’ai pas choisie. J’ai connu Shades Of Love par mon oncle, Jean Nerva, qui était ambassadeur pour la France jusqu’en 2017. Il est décédé il y a maintenant un peu plus d’un an. C’est une personne qui a vécu sa vie à fond, je le voyais comme un roc. En 2010, on lui a diagnostiqué un lymphome oculaire, et, très rapidement, il est devenu malvoyant. C’est à partir de ce moment qu’il a commencé à se tourner vers l’autre. Il a donc pris contact avec Jürgen et s’est lancé dans deux expéditions au Ladakh avec Shades Of Love.
En septembre quand Jean est décédé, on a commencé à parler du projet avec ma sœur, quelques semaines après, on a décidé de se lancer dans l’aventure.
Vous revenez tout juste d’une mission au cœur de l’Himalaya, comment s’est passé votre voyage ?
Très bien ! On est parvenu à remplir notre mission. On a distribué 850 paires de lunettes aux populations de la région du Zanskar (Inde - Jammu & Cachemire). Il y a eu bien sûr eu deux trois aléas comme toujours en Inde, mais tout s’est bien terminé.
A combien êtes-vous parti ? En termes de logistique comment cela se passe-t-il ?
On est parti à trois, ma tante Mylène, sa fille Nina et moi. Une fois en Inde, on a retrouvé Motup, un ami, guide et interprète et après quelques jours d’acclimatation, nous nous sommes rendus au point de départ du trek. Sur place on a été rejoint par notre équipe, un cuisinier, deux aides et une dizaine de chevaux !
On marchait entre 5 à 6 heures par jour. Une fois arrivés, on faisait passer le mot dans le village qu’une distribution allait avoir lieu, on préparait notre tente et nos caisses de lunettes, et petit à petit les gens arrivaient. Ils essayaient les lunettes, une fois trouvée la paire à leur taille et à leur goût, nous passions à la personne suivante.
Quel accueil vous réservent les populations sur place ?
Ils étaient très contents, comme tout humain à qui on donne un cadeau, je suppose (rire) ! Les habitants avaient l’air très enthousiastes et curieux.
Que retiendras-tu de cette expérience ?
Les maladies oculaires sont un vrai problème dans cette région. Je pense qu’avec ces quelques paires de lunettes nous avons réellement aidé ces quelques villages. Je suis parti avec beaucoup d’espoirs, de croyances et de volonté. J’attendais beaucoup de ces trois mois et j’ai appris beaucoup plus que ce que je m’étais imaginé.
L'associatif et le voyage nous permettent de nous ouvrir aux autres. C'est aussi vrai pour moi et grâce à cette expérience, je me suis vraiment interrogé sur les notions d'individualisme et de bonheur. Je ne pense pas que l'homme puisse parvenir « au bonheur » dans l’individualisme. À partir là, il ne faut jamais cesser de se remettre en question et de réfléchir à ses actes.
Quels sont tes prochains projets ?
De mon côté, je prépare une exposition photo pour présenter Shades of Love. J’aimerais pouvoir exposer une trentaine de photos prises pendant l’expédition et la suite de mon séjour en Inde. L’idée, est de provoquer quelque chose, de créer du dialogue, de sortir de notre « confortable embourbement »."
Enfin quelle serait ta vision d’un Vuarnet Day ?
Je tiens à remercier du fond du cœur tous les participants au crowdfounding qui nous ont permis de récolter plus de 4500 € ; l’association Yvoir, notamment Gérard Muller et Nicolas Linder sans qui rien de cela n’aurait été possible ; toutes les personnes qui nous ont soutenus et encouragés, et bien évidemment Vuarnet qui nous a offert des paires de lunettes de très bonne qualité.